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Interdiction des feux de cheminée en ville : que risquez-vous ?

Allumer un feu de cheminée dans son salon évoque souvent chaleur, convivialité et tradition. Mais de plus en plus de villes françaises interdisent les foyers ouverts pour lutter contre la pollution de l’air. Que dit la loi ? Qui est concerné ? Quels sont les risques ? Voici tout ce que vous devez savoir.
Pourquoi les feux de cheminée sont-ils interdits dans certaines villes en France ?
Les feux de cheminée à foyer ouvert sont aujourd’hui dans le viseur des autorités locales. La raison principale : leur fort impact environnemental. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, brûler du bois n’est pas un acte écologique lorsqu’il est mal maîtrisé. Il peut même devenir très polluant.
1. Une source majeure de pollution de l’air
Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), le chauffage au bois domestique était responsable de près de 43 % des émissions de particules fines (PM2,5) et de 55 % des particules très fines (PM10) en France en 2018. En cause : les appareils anciens, mal entretenus ou utilisés en foyer ouvert, sans système de filtration performant. Ces feux dégagent du monoxyde de carbone, du benzène, du formaldéhyde, et des particules PM10 et PM2.5, dangereuses pour les voies respiratoires.
2. Un risque sanitaire pour les habitants
En ville, les particules fines issues des feux de cheminée s’ajoutent à la pollution déjà causée par les voitures, les industries et les chauffages collectifs. Résultat : une concentration élevée de polluants dans l’air, responsable de nombreuses pathologies respiratoires et cardiovasculaires.
3. Une volonté d’encourager les alternatives écologiques
L’objectif des restrictions est aussi d’inciter les propriétaires à adopter des équipements plus performants. Les poêles à bois récents ou les inserts labellisés « Flamme Verte » permettent de diviser par dix les émissions polluantes. De plus, ils consomment également beaucoup moins de bois, ce qui réduit leur impact environnemental.
Quelles villes françaises ont interdit les feux de cheminée ou l’envisagent ?
La réglementation sur les feux de cheminée varie fortement d’une commune à l’autre. Certaines interdisent totalement les foyers ouverts, d’autres les restreignent à un usage d’agrément, rarement utilisé. Voici un tour d’horizon des principales zones concernées.
L’île-de-France : une interdiction déjà ancienne
Depuis 2015, l’utilisation des cheminées à foyer ouvert comme mode principal de chauffage est interdite dans toute l’Île-de-France. Cela concerne Paris et sa petite couronne, où la pollution atteint souvent des pics alarmants. Les feux d’agrément restent tolérés, mais uniquement de manière occasionnelle et à condition que l’installation soit conforme aux normes en vigueur.
Lyon, Grenoble, Saint-Étienne : des métropoles pionnières
Les grandes villes de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont adopté des réglementations strictes.
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Lyon Métropole a interdit les foyers ouverts dans 58 communes depuis avril 2023. Cette mesure s’étendra à 167 communes supplémentaires, des départements du Rhône, de l'Ain et de l'Isère, en octobre 2026.
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Saint-Étienne Métropole suit ces réglementations depuis avril 2025, avec 53 communes concernées, ainsi que cinq communes de Loire Forez.
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Grenoble et plusieurs communes de l’Isère ont déjà mis en place une interdiction depuis octobre 2024.
La Haute-Savoie
Dans cette région très touchée par la pollution hivernale, les foyers ouverts sont bannis depuis janvier 2022 dans 41 communes. Cette interdiction fait partie d’un plan plus large de protection de l’air.
Bientôt d’autres villes ?
D’autres collectivités envisagent des restrictions similaires comme Toulouse, Strasbourg, Nancy ou encore Rouen. Certaines n’ont pas encore officialisé l’interdiction, mais des arrêtés municipaux pourraient rapidement voir le jour.
En cas de doute et pour être certain de respecter la législation en vigueur, renseignez vous directement auprès de votre mairie.
Quelles sont les sanctions en cas d’infraction dans ces villes ?
Ignorer la réglementation peut coûter cher. Les autorités locales peuvent sanctionner les contrevenants de plusieurs manières.
Tout d’abord, en cas de non-respect de l’interdiction d’utiliser un foyer ouvert dans une zone concernée, vous vous exposez à une amende. Le montant de l’amende varie selon les communes. Cette sanction est généralement appliquée après un contrôle, souvent suite à une plainte ou à une campagne de sensibilisation.
De plus, indépendamment de l’interdiction des foyers ouverts, la loi impose un ramonage annuel obligatoire. Si vous ne l’effectuez pas, vous risquez également une amende de 3e classe (jusqu’à 450 euros) selon l’article L2213-26 du Code général des collectivités territoriales. Le montant peut augmenter en cas de récidive. Ce défaut peut aussi compliquer vos démarches auprès de votre assurance en cas d’incendie.
Enfin, en cas d’incendie ou d’intoxication au monoxyde de carbone, le non-respect de la réglementation peut avoir des conséquences juridiques graves. En effet, votre responsabilité peut être engagée, surtout si l’installation n’est pas conforme ou mal entretenue.
Comment se mettre en conformité ?
Il existe plusieurs moyens de respecter la loi sans renoncer totalement au plaisir du feu de bois. Voici les principales solutions à envisager.
1. Moderniser son installation
Si vous possédez un foyer ouvert, vous pouvez le transformer en insert fermé. Ce type d’appareil, plus sécurisé et plus performant, permet de réduire les émissions polluantes. Il existe également des poêles à bois modernes, labellisés « Flamme Verte », qui offrent un excellent rendement énergétique.
2. Profiter des aides financières
L’État encourage les ménages à s’équiper de solutions plus propres via plusieurs dispositifs :
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MaPrimeRénov’ : une aide accessible à tous les foyers pour remplacer un ancien appareil par un poêle performant.
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Éco-prêt à taux zéro : pour financer les travaux de rénovation énergétique.
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TVA réduite à 5,5 % : sur l’achat et la pose de certains équipements de chauffage.
3. Bien entretenir son appareil
Le ramonage doit être effectué une à deux fois par an, selon les arrêtés préfectoraux. Ce geste permet de garantir un bon tirage, de limiter les risques d’incendie, et d’éviter les sanctions. Pensez aussi à faire vérifier régulièrement l’état du conduit et la conformité de l’installation.
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