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Foyers ouverts interdits dans 174 communes en Isère à partir de 2026

À partir du 1er janvier 2026, une mesure réglementaire d’envergure entrera en vigueur dans le département de l’Isère. L’usage des foyers ouverts, longtemps prisé pour son aspect traditionnel et convivial, sera formellement interdit dans 174 communes supplémentaires. Cette interdiction s’inscrit dans une politique publique ambitieuse de lutte contre la pollution de l’air. L’objectif est clair : améliorer la qualité de l’air dans une zone particulièrement exposée aux particules fines issues du chauffage au bois non performant.
Pourquoi l’Isère interdit les chauffage bois à foyers ouverts ?
Un renforcement du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA)
Le chauffage au bois constitue une source de pollution importante, surtout lorsqu’il s’agit de foyers ouverts ou d’appareils anciens. En Isère, ce mode de chauffage génère à lui seul plus de 70 % des émissions annuelles de particules fines et 30 % des composés organiques volatils, selon Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (observatoire de la qualité de l’air). Ces polluants pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Ils sont à l’origine de nombreuses maladies chroniques, notamment les affections respiratoires, cardiovasculaires et même certains cancers.
Face à ce constat préoccupant, l’État a instauré un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) sur le territoire Grenoble Alpes Dauphiné depuis 2023. Ce plan vise à réduire drastiquement les émissions polluantes dans une zone régulièrement en dépassement des seuils réglementaires de qualité de l’air.
Dans le cadre de ce plan, une première série de mesures a été mise en œuvre dès le 1er octobre 2024. En effet, depuis cette date, l’utilisation de foyers ouverts est interdite dans 123 communes du département. À partir du 1er janvier 2026, une seconde phase viendra étendre cette mesure à 174 communes supplémentaires. Pour ces ménages, la nouvelle réglementation implique un changement concret. En effet, il ne sera plus possible d’utiliser ses bûches pour faire du feu dans une cheminée ouverte, même de manière occasionnelle. Cette interdiction est totale et s’applique à l’ensemble des saisons.
De plus, le PPA de Grenoble Alpes Dauphiné impose depuis janvier 2023 que soit mentionné l’état du chauffage au bois par un certificat de conformité dans toute vente immobilière de ce territoire. Et depuis le 1er avril 2023, seule l’installation d’appareils de chauffage au bois labellisés « flamme verte » est autorisé dans ces communes.
Les foyers ouverts plus polluants
Les foyers ouverts posent un vrai problème de rendement. En effet, ils présentent une efficacité énergétique de l’ordre de 10 à 15 %. Autrement dit, 85 % de la chaleur produite par la combustion part en fumée. En comparaison, un poêle moderne labellisé Flamme Verte atteint un rendement de plus de 75 %.
Un feu de cheminée ouvert émet jusqu’à 10 fois plus de particules qu’un appareil récent et bien utilisé. Même un feu de courte durée peut suffire à faire grimper les niveaux de pollution dans une vallée encaissée comme celle de Grenoble ou de Voiron.
De plus, ces appareils consomment davantage de bois, ce qui accentue la déforestation locale et la consommation de ressources.
L’interdiction des foyers ouverts répond donc à un enjeu sanitaire majeur. Elle contribue aussi à la transition écologique. En remplaçant les foyers vétustes par des équipements modernes, les ménages peuvent réaliser des économies d’énergie et réduire leur empreinte carbone.
Les chauffage bois à foyers fermés anciens également dans le viseur
Cette nouvelle interdiction vise non seulement les foyers ouverts, mais elle amorce également l’interdiction progressive des vieux appareils à foyers fermés. En effet ces équipements anciens, même fermés, restent très émetteurs de particules lorsqu’ils ne respectent pas les normes actuelles. Leur interdiction sera étalée entre 2026 et 2030, selon les zones géographiques.
Qui est concerné par cette nouvelle interdiction sur les foyers ouverts en Isère ?
Depuis octobre 2024, les foyers ouverts sont déjà interdits dans 123 communes de Grenoble Alpes Métropole, du Pays Voironnais et du Grésivaudan. En janvier 2026 l’interdiction concernera 174 communes supplémentaires. Ces communes sont notamment situées dans les communautés de communes de Bièvre Est, Bièvre Isère, Saint-Marcellin Vercors Isère, Trièves et Vals du Dauphiné.
De plus, pour les 123 premières communes déjà concernées par l’interdiction de foyers ouverts depuis 2024, il ne sera plus possible d’installer des poêles et inserts antérieurs à 2002. Cette interdiction pour les foyers fermés anciens concerna l’ensemble de ces 297 communes à partir du 1er janvier 2030.
Les prochaines étapes sont claires. À partir de janvier 2026, les contrôles seront renforcés. Les agents municipaux et les services de l’État vérifieront que les équipements non conformes ne sont plus utilisés. Les infractions seront sanctionnées par des amendes.
Le calendrier d’application est défini de manière à permettre une transition fluide. En interdisant d’abord les foyers ouverts, puis les appareils antérieurs à 2002, le département laisse le temps aux ménages de s’équiper. Cette progressivité évite les ruptures brutales et les effets de seuil.
Comment s’adapter à ces nouvelles interdictions ?
Utiliser les aides pour changer son système de chauffage biomasse
Plusieurs dispositifs d’aide ont été mis en place pour accompagner les particuliers. Le principal est MaPrimeRénov’, une aide de l’État destinée à la rénovation énergétique des logements. Cette prime peut financer le remplacement d’un foyer ouvert par un poêle à granulés, un insert à bois performant ou un système hybride.
En complément, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) permettent de bénéficier de primes accordées par les fournisseurs d’énergie. Ces primes s’ajoutent à MaPrimeRénov’ et peuvent réduire significativement le reste à charge.
De plus, certaines collectivités locales, en lien avec l’ADEME, proposent également une Prime Air Bois. Ce dispositif spécifique vise à encourager le remplacement des anciens appareils de chauffage au bois par un appareil labellisé Flamme Verte, installé par un professionnel RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) dans les zones fortement polluées. La Prime Air Bois peut atteindre 2 000 euros selon les revenus du ménage et le territoire.
Pour bénéficier de ces aides, il est indispensable de faire appel à un professionnel RGE. Ce label garantit que l’installation respecte les normes en vigueur et que l’équipement choisi est suffisamment performant. Les appareils éligibles doivent présenter un rendement supérieur à 75 % et des émissions de particules réduites.
Enfin, l’éco-prêt à taux zéro peut également aider au remplacement du système de chauffage.
Se renseigner sur les meilleures techniques pour mieux se chauffer au bois et limiter sa pollution
Des accompagnements techniques et pédagogiques complètent ce soutien financier. En effet, des ateliers, des brochures et des webinaires sont proposés pour sensibiliser les habitants aux bonnes pratiques du chauffage au bois. Il s’agit par exemple d’apprendre à allumer son feu par le haut (technique de l’allumage inversé), à utiliser du bois sec (taux d’humidité inférieur à 20 %), ou encore à entretenir régulièrement son appareil et son conduit de fumée.
Au-delà du respect de la réglementation, ces bonnes pratiques permettent d’optimiser la combustion, de consommer moins de bois et de produire davantage de chaleur. Elles améliorent aussi la sécurité domestique, en limitant les risques d’incendie ou d’intoxication au monoxyde de carbone.
Une transformation durable du chauffage domestique
Le choix d’interdire les foyers ouverts et les appareils anciens repose sur des données scientifiques solides. Les mesures de la qualité de l’air en Isère montrent que le chauffage au bois reste la principale source de pollution particulaire en hiver. Les véhicules, l’industrie et l’agriculture jouent un rôle, mais ils sont loin derrière le bois mal brûlé.
La structure géographique de l’Isère accentue ce phénomène. Les bassins de vie entourés de montagnes favorisent le phénomène d’inversion thermique. Lors de ces épisodes, l’air froid reste bloqué en fond de vallée. Il piège les polluants au niveau du sol. Résultat : les concentrations de particules atteignent des pics dangereux pour la santé.
À moyen terme, cette transformation devrait aussi stimuler le secteur local du bois énergie. Les fabricants de poêles, les installateurs certifiés, les fournisseurs de granulés et de bûches densifiées bénéficieront d’une demande accrue. À condition que le bois utilisé soit local, issu de forêts gérées durablement, cette filière représente une vraie opportunité économique pour les territoires.
La politique adoptée par l’Isère pourrait faire école dans d’autres départements. Elle montre qu’il est possible de concilier protection de l’environnement, amélioration de la qualité de vie et soutien à l’économie locale.
Les communes concernées seront également impliquées dans le suivi du dispositif. Elles auront un rôle de relais d’information, de soutien logistique et de mobilisation des habitants. Les campagnes de communication joueront un rôle clé pour faire accepter et comprendre la mesure.
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